Thibaut attaque direct le sujet « qui fâche » mais qui turlupine les élèves : le chavirage de Solidaires en peloton- Arsep, son bateau lors de la dernière course du Rhum, alors qu’il est en tête de sa catégorie des Ocean Fifty. Comme il le dit lui-même, il s’est « senti bien c*** ». Mais « par chance ou par intuition », il a pu se mettre en sécurité « en passant par la trappe de survie de la coque centrale ». Grace à « l’armement de sécurité » qui s’y trouve, il a pu prévenir la terre. Secouru et son bateau récupéré, Thibault « rumine et se dit que c’est un beau gâchis ». Mais le marin regarde déjà vers l’avenir et les prochaines courses qu’il va faire.
« Ça fait 35 ans » que Thibaut pratique la voile. Il a grandi en Guadeloupe où ses parents étaient professeurs d’équitation. Il n’avait pas le droit de faire du bateau. C’est à 10 ans, pendant les grandes vacances « dans la Baie de Saint-Brieuc » où ses « grands-parents ont une maison", que pour la première fois, « il fait un stage de voile ». Il se souvient que « sur l’eau »il a découvert « la liberté ». Ensuite, il a fait des régates. Il se souvient de sa première victoire. Ni le meilleur, ni le plus fort, il affirme humblement qu’il « a fait comme il fallait » pour gagner.
Thibaut nous a emmenés sur la mer, sur son bateau (où on chasse le poids !). Il a évoqué les moments passés sur une mer calme, des moments contemplatifs, de repos et où il prend soin de son bateau, sa fierté de détenir désormais le record de traversée de la Manche en solitaire jusqu’ici détenu par Francis Joyon.
Et pour finir, le skipper nous raconte l’histoire du médaillon remis par le roi Louis XIV au corsaire Alain Porée en 1696. A la demande de son propriétaire malouin, Thibaut a embarqué ce trésor pour lui faire traverser l’Atlantique jusqu’à la Guadeloupe. Évidemment, il a eu très peur quand le bateau s’est couché. Ouf, le médaillon n’a pas coulé ! Cette action permettait aussi de médiatiser la lutte contre la sclérose en plaques défendue par Thibaut et son équipe. Des questions lui sont posées sur son engagement et sur l’une des marraines de son bateau, Lou, une toute jeune femme, atteinte par cette maladie et qui a été mise à l’honneur dans un reportage vu par les élèves, Lou de mer.
Quelle chance d’avoir partagé un peu plus d’une heure (on a gagné 15 minutes sur le cours suivant ! ) avec Thibaut qui avec sa gentillesse, sa franchise et sa bienveillance a passionné les élèves et les a emmenés loin de leur classe vers l’océan. Merci Thibaut pour cette visite au collège !
